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La circulation de l'eau au Parc Barbieux

Dans le secret du système hydraulique du parc Barbieux 

 

Un article paru dans l’édition de Roubaix de La Voix du Nord le samedi 19 août 2023, écrit par Victor Di Bartolo

 

Les eaux de pluie sont la source principale de l’alimentation du circuit.


Mais comment fonctionne la cascade du parc Barbieux à Roubaix ?   Tout l’été, nous revenons sur les secrets et anecdotes de ces lieux emblématiques de Roubaix et des alentours. 

 

Dans le parc Barbieux à Roubaix, il n’est pas rare d’entendre l’eau couler, même par beau temps. Pourtant, il n’y a ni rivière, ni source d’eau naturelle dans ce jardin remarquable. Ce qui n’empêche pas l’eau de se frayer un chemin depuis la cascade en face du lycée Baudelaire jusqu’à la dernière retenue d’eau au niveau du fer à cheval à Croix. Un écoulement artificiel, qui fonctionne depuis peu en circuit fermé.

 

Il a fallu attendre les travaux de rénovation du parc entre 2015 et 2018 pour que l’eau circule en circuit fermé. 

 

Une gestion stratégique

 

Pendant des décennies, l’eau s’est déversée sans qu’on se soucie de la récupérer. On ouvrait la vanne depuis la cascade et on laissait le fluide se déverser. Avant de finir sa route dans la nature.


Il a fallu attendre les travaux de rénovation du parc entre 2015 et 2018 pour qu’un système de récupération soit mis en place et que l’eau circule en circuit fermé. « La gestion de l’eau, c’est stratégique, enfonce Damien Comblez, le responsable des espaces verts de Roubaix.  Aujourd’hui, ça ne viendrait l’idée à personne de faire autrement. » 


Le circuit fonctionne en deux parties. La première s’étend du bout du boulevard du Général-De-Gaulle jusqu’au plan d’eau et son jet de l’avenue du Peuple-Belge. Point de départ : la cascade. C’est d’ici que l’eau jaillit avant de se répandre à travers les méandres bordés de roseaux et autres végétaux. Grâce au dénivelé du parc, l’eau se répand doucement le long de la pente jusqu’au plan d’eau où des sondes permettent de contrôler son niveau. Elle est alors pompée. Retour à la cascade. 


Mais, en cas de trop-plein, une bouche permet de diriger l’excédent de l’autre côté de l’avenue, direction le reste du circuit via une longue canalisation. Et ainsi continue le cycle de l’eau jusqu’à la grande étendue face au restaurant et au mini-golf. Ici, une deuxième pompe permet de rediriger les eaux en amont du plan afin de garder un niveau constant. Puis, sur la dernière partie de la coulée, une soupape permet au trop-plein de se déverser lors des fortes précipitations vers la Marque, située quelques kilomètres en aval. 

 

Quand le circuit hiberne

 

Les eaux de pluie sont la source principale d’alimentation du circuit. « Un peu » d’eau non traitée s’ajoute aussi au lot, tout comme de l’eau de la nappe phréatique qui affleure en certains endroits et suinte. 

Mais cette boucle ne fonctionne pas en continu. L’hiver marque un temps de pause. Plus de cascade, ni d’écoulement : les sédiments ont libre cours pour se minéraliser dans les différents bassins. Pour le plus grand bonheur de la faune locale. « On essaie d’habituer les gens au fait que la nature doive aussi se reposer », avance Damien Comblez. Un moyen donc de mieux respecter la biodiversité.



Les fonds de bassins du Parc Barbieux

 

10 000 m3 de sédiments valorisés en circuit court : l’exemple du Parc Barbieux réalisé par la société Sédilab.



La ville de Roubaix a entrepris en 2014 la réhabilitation des trois bassins du parc Barbieux. La même année, des sédiments sont prélevés dans chacun des trois bassins. La caractérisation de ces sédiments permet d’établir la filière de valorisation la plus appropriée ; le volet « étanchéité » est préconisé. La municipalité décide donc d’utiliser les quelques 10 000 m3 de sédiments accumulés dans les bassins depuis cent ans, afin de créer une couche étanche destinée à recouvrir le fond des bassins.

Ces derniers sont curés en 2015, 2016 et 2017.



Plusieurs pilotes sont réalisés avec des formulations différentes. Après une année de suivi, la formulation retenue comprend 90 % de sédiments et 10 % de bentonite, matériau reconnu pour sa capacité à retenir l’eau.



La production à l’échelle terrain a donc été lancée, et l’éco-matériau appliqué au fond des bassins.


La ville de Roubaix a ainsi valorisé ses sédiments en circuit court, en créant une nouvelle boucle d’économie circulaire.